Un bruissement
léger, presque imperceptible, qui dans le silence, résonnait avec force. Je
fermais les yeux, les ombres dansaient devant mes paupières. Comme paralysée,
je demeurais étendue, immobile. Le chaos de mes pensées complétait parfaitement
mon apparente tranquillité.
J’étais seule.

Puis un jour, je
me suis levée.
J’ai attrapé ma
veste, mes bottes, et je suis sortie. Dehors, tout était blanc, immaculé. A
l’intérieur, c’était mon être entier qui hurlait. Je me suis mise à courir.
D’abord lentement, puis de plus en plus vite. Une flaque d’eau m’éclaboussa,
mais cela m’importait peu. Rien n’avait d’importance. Rien ne comptait plus,
car tu n’étais pas là. Un gémissement de douleur monta jusqu’à exploser en un
cri furieux. Je glissais et tombais dans la neige. Le rouge de mes cheveux
tranchait avec la pureté du blanc et je me souvins. Encore le même souvenir, la
même angoisse, l’ultime phobie. Mon esprit se braqua, furieux de l’intrusion
spontanée dont il était la victime. Dans un état d’angoisse avoisinant la
folie, je me roulais sur le sol en espérant disparaître. Heureusement que tu
n’étais pas là.
Lorsque le calme
revint, je retrouvais ma position léthargique.
Je repris une
profonde inspiration en songeant au bonheur de te connaître. En me relevant
pour reprendre le chemin du retour, je pris conscience de l’état désastreux de
mon âme. Mon corps reflétait-il toute cette détresse ? Décidée, j’entamais le
chemin du retour. Songeant aux malheurs de ce monde, je pris la résolution de
faire au mieux pour aider. Femmes, enfants, mendiants, mourants. Comment une
humanité si nombreuse pouvait-elle supporter tant d’injustice ? Pauvres et
riches, malheureux ou heureux, à quoi cela tenait-il ? J’allais faire quelque
chose oui. Enfin, j’allais me rendre utile. Le sourire reparût sur mes
lèvres gelées.
A mi-chemin, je
m’arrêtais. Sans un mot, je pris appui sur une branche et me mit à pleurer.
Loubaba Aljayi
Le: 05/06/2014
Le: 05/06/2014
I loved it!
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